A: Histoire de la fusion
L'idée de reproduire des réactions de fusion nucléaire sur terre est relativement récente.
Cette histoire débute vers les années 1920, lorsque le physicien Aston découvre en étudiant le défaut de masse* de l'hélium qu'il est possible de récupérer une importante quantité d'énergie en fabriquant un noyau d'hélium à partir d'éléments plus légers.
Suite a cette découverte, L'astronome anglais Eddington suggère que l'énergie des étoiles provient d'une réaction de fusion nucléaire. C'est alors qu'il avança l'idée d'apprendre a contrôler cette énergie afin de pouvoir l'utiliser à ses propres fins.
Il faudra attendre la fin de la seconde guerre mondial pour qu'une motivation international pour la fusion thermonucléaire contrôlée voit le jour. C'est ainsi que commence la série de création de tokamak* (réacteurs à fusion de forme torique) un peu partout dans le monde. Ainsi, les premiers brevets de réacteurs sont déposés à Londres. Thomson et Blackman inventent un des tout premiers réacteurs, son concept est certes assez ambitieux pour l'époque mais il possède déjà une chambre à vide de forme torique, qui est des aspects importants que l'on retrouve sur les tokamaks actuels.
Dans les années 1950, le domaine de la fusion thermonucléaire devient un domaine totalement secret à cause de la guerre froide. En effet : les grandes puissances (Royaume-Uni, France, États-Unis, Russie, Allemagne, Japon) intensifient leurs recherches chacun de leur coté, mais aucun résultats n'est communiqué entre eux et rien concernant ce domaine n'est publié.
En 1958, la fusion connaît un véritable tournant. C'est à la conférence "Atomes pour la paix" de Genève que les différents pays dévoilent leurs résultats afin de les mettre en communs. Ainsi les physiciens prirent conscience de la difficulté de reproduire la fusion sur Terre, pour des raisons purement techniques.
Suite à cette conférence et à la mise en communs de leurs recherches, plusieurs collaborations internationales sont crées entre les pays pour se donner les moyens de relever les considérables défis scientifiques et technologiques posés par la maîtrise de l'énergie de fusion. Parmi celles-ci l'EURATOM-CEA*crée en 1959, est la première.
Puis la course à la performance commence entre ces grandes puissances mondiales. Plusieurs tokamaks sont créés. Des rivalités se font ressentir ainsi qu'un esprit de compétition, et ce plus pour des raisons économiques que politiques.
Par la suite, les difficultés techniques auxquelles se heurtaient les scientifiques ont fait stagné les recherches sur la fusion.
Ce n'est qu'aujourd'hui que l'on reparle de la fusion. En effet l'étude récente des plasmas a fait progresser de façon considérable les recherches. Le projet le plus abouti à l'heure actuelle est sans doute le projet de réacteur ITER*.
Le site européen de Cadarache-France (dans la ville de Saint Paul lès Durance) est pressenti pour accueillir ce projet.
Vue aérienne de l'insertion de la plate-forme ITER sur le site du commissariat à l'énergie atomique de Cadarache (Photo : CEA de Cadarache)